Claude
Barbottin 50 ans de présence à la SACEM
Eloge de Jacques DEMARNY
Passionné de musique et d'amitié, Claude BARBOTTIN va de bals en fêtes,
de scènes en studios, avec le même enthousiasme, la même curiosité,
depuis plus de 50 ans. C'est sans doute le secret de son éternelle jeunesse.
Il est de ceux qui prennent de l'âge mais qui ne vieillissent pas.
Fils et frère de musiciens, c'est un véritable autodidacte, comme il
se plaît à le revendiquer, mais dans le sens le plus studieux, voire
sérieux, du terme. C'est-à-dire qu'il s'est initié à sa profession,
tenant compte que les aptitudes ne suffisent pas plus que la vocation,
que tout est question de travail et d'humilité, qu'apprendre au contact
des autres est aussi une clef de longévité de carrière.
Pendant des années, il joue dans la formation du Moulin Rouge et a ainsi
le bonheur de croiser le chemin d'artistes tels que Roberto Caldarella,
Hector Grane, qui ont marqué les années 50, surtout dans le domaine
du tango.
En 1968, il rencontre Astor Piazzola. Fasciné par le Maître, il adopte
le bandonéon dont il joue aujourd'hui remarquablement bien. Il apprend
également la flûte traversière et commence à écrire ses premières œuvres.
A cette époque…68 !... alors que de nombreux jeunes de sa génération
font leur révolution sur fond de pop et de rock, il se lance et constitue
sa première formation d'orchestre.
"Je ne suis pas un concertiste, mais un accordéoniste de bal" se plait-il
à déclarer, et des bals il en a fait depuis ce temps !... ne dédaignant
pas, bien au contraire, d'accompagner les artistes (14 années de Prix
Jean Ségurel par exemple), ni de s'intéresser aux jeunes qu'il aide
à progresser, mais surtout à interpréter. Ce n'est pas tout d'être un
virtuose, encore faut-il ajouter sa sensibilité, sa personnalité, et
il sait de quoi il parle !
Compositeur de talent, il a écrit plus de 400 œuvres et, fidèle à ses
racines, il a arrangé avec bonheur quelques airs du folklore, leur redonnant
une nouvelle jeunesse (La boudeuse, Le brise pieds, (Nueva Paloma) La
Paloma, La Maraîchine, Lo Crouzado, La Valse Ecossaise, Le Turlututu,
Ce n'est qu'un au-revoir, La Marche des cabrettaires).
Depuis quelques années, il se consacre à l'édition musicale, enregistrant
des disques d'accordéon bien sûr, mais s'attachant la collaboration
d'auteurs et compositeurs chevronnés, tels que Robert Monedière, Eric
Bouvelle, Sébastien Farge, Gérard Sevilla, Georges Guyonnet, Frédéric
Langlais, Pascal Loubersac, Emilio Corfa…
C'est un vrai professionnel qui fait vivre son catalogue, allant au
devant des tendances et attentes musicales, occupant un créneau abandonné
par l'édition traditionnelle.
Son domaine, c'est la danse… du bal à la discothèque et, pour l'avoir
vu à l'œuvre, je vous assure qu'il a mis au point une organisation,
un suivi tout à fait exceptionnels dont témoignent les résultats qu'il
obtient et le courrier qu'il reçoit.
Là encore, c'est un autodidacte qui a réussi à force de volonté, d'intelligence
et de travail. Mais Claude Barbottin c'est aussi un homme de cœur, fidèle
en amitié, généreux, attentif aux autres, des qualités humaines qui
n'ont cessé de le faire grandir dans mon estime.
Parmi les succès, il a écrit en collaboration avec Robert Monedière
un classique du bal intitulé "Je ne fais que passer".
Et bien, mon cher Claude, permets-moi de te dire que tu as bien fait
de "rester" pour que j'aie aujourd'hui le bonheur de te remettre cette
médaille pour tes 50 années de présence à la SACEM. 50 ans pour un jeune
homme, finalement ça passe vite ! trop vite même ! Alors profitons du
bonheur qui nous est donné aujourd'hui.
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